Oser l'Impossible : Quand la persévérance devient plus forte que les refus.

Chaque mois de septembre me ramène le même sentiment : celui d’un nouveau départ. Les boîtes à lunch à préparer, les horaires à synchroniser, les enfants fébriles de revoir leurs amis, et cette énergie singulière de la rentrée. Mais cette année, quelque chose est différent. Cette fois-ci, c’est aussi MA rentrée. Et ce sera ma dernière en tant qu'étudiante au baccalauréat en droit.

Ce diplôme, je l’ai attendu. Je l’ai poursuivi avec une ténacité que seules celles qui ont rêvé longtemps comprendront. Treize ans. Treize années à faire des demandes d’admission. Treize années à recevoir des lettres de refus. Treize années à douter de moi, de ma valeur et de mes capacités. Et puis, un jour, à la quatorzième année, une lettre différente. Celle que j’ai relue trois fois avant d’y croire. Celle qui m’a fait pleurer de joie. Celle qui m’a confirmée que ma vie allait changer à jamais. J'avais enfin réussi!!! Sauf que...

Quand je regarde en arrière, je mesure à quel point cette décision de me lancer dans l’aventure était audacieuse. J’avais trois entreprises naissantes. Des enfants en bas âge. Une famille nouvellement reconstituée. Et l’université qui m’a finalement ouvert ses portes se trouvait à trois heures de route de chez moi. Est-ce que c’était raisonnable ? Clairement non. Est-ce que c’était viscéralement nécessaire ? Absolument!

J’ai pleuré dans des chambres d’hôtel anonymes. J’ai douté mille fois. J’ai remis en question mes choix. Je me suis sentie terriblement seule. Mais jamais, pas une seule fois, je n’ai envisagé (du moins sérieusement...) d’abandonner. J’avais poursuivi ce rêve pendant trop longtemps. Je savais que ma place était là, même si chaque étape me demandait de puiser dans mes réserves.

Aujourd’hui, je me rends compte que la commande était titanesque. Mais je l’ai portée. Avec courage. Avec foi. Avec cette détermination tranquille qui ne fait pas de bruit, mais qui transforme tout sur son passage. Ce n’est pas la chance qui m’a menée ici. C’est ma persévérance. C'est mon audace. C'est mon regard sur les opportunités. C’est ma capacité à dire oui à ce qui semble fou, mais juste. C’est mon entêtement à ne pas renoncer à moi.

Alors que ma fille vit sa dernière année de primaire, que l’adolescence s’annonce doucement, que mes entreprises poursuivent leur croissance, je termine le dernier droit d’un chemin que j’ai tracé contre vents et marées. Je le fais pour moi, pour mes enfants, pour toutes celles qui ont un rêve trop grand pour être raisonnable.

Je vis aujourd’hui en étant pleinement consciente du temps qui passe. Nous ne sommes pas éternels. Cette vie, nous n’en avons qu’une. Elle est précieuse. Et je crois que nous avons le devoir en tant qu’êtres humains, d’aller au bout de nos rêves, d’explorer pleinement nos dons, non seulement pour nous-mêmes, mais pour en faire bénéficier le reste du monde. C’est ainsi que l’on honore cette vie si précieuse : en osant.

Cette rentrée, c’est plus qu’un calendrier à organiser. C’est un aboutissement. Et le début d’un nouveau chapitre que je suis prête à écrire, en lettres majuscules.

Maude